Les feuilletons radio : ancêtre de la lecture audio ?
Avant l’invention de la télé, les gens écoutaient la radio. À cette époque, les feuilletons radio ont commencé à faire sensation sur les ondes. On invite alors des lecteurs, acteurs ou auteurs prestigieux pour faire vivre leur texte. Ils mettent tout leur talent en œuvre pour transporter le public dans leurs histoires. Dans les feuilletons radiodiffusés, la voix, la musique et les diverses sonorités stimulent l’imagination pour transporter le récit encore plus loin. Chacun a la sien et comme on regarde aujourd’hui les séries à la télé, on attend l’heure du feuilleton radio devant son poste avec impatience. Danger, peur, angoisse, passion…., on vit alors tout en direct et quand les acteurs sont bons, ils savent nous toucher au cœur.
Dans les années 50, les plus anciens ne manqueront pas de se souvenir des épisodes des incroyables feuilletons radiophoniques « Signé Furax » de Pierre Dac et Francis Blanche. Réalisés par Pierre-Arnaud de Chassy-Poulay, cette épopée de plus de 1000 épisodes a totalement enflammé la radio de l’époque, par sa créativité et son humour.
Des similitudes avec le livre audio
Dans certains cas, les réalisateurs s’inspirent souvent de romans pour concevoir les feuilletons radiophoniques. Les mots et expressions du livre ne sont pas repris tels quels. L’écriture est adaptée pour la radiodiffusion. Tous les ouvrages qui peuvent être convertis en radio-feuilleton. Ces derniers nécessitent un script particulier. Plus de dialogues et moins de narration. Plus de virgules, moins de points. La majorité des radio-romans est élaborée à partir de récits spécialement conçus pour la voix parlée. Bien sûr, le théâtre est aussi adapté en radio et permet au public de découvrir les classiques.
La lecture audio reprend le même principe que les radio-romans, à quelques exceptions près. Elle suit le texte à la lettre. On peut quelquefois y ajouter une musique pour préparer le corps et l’esprit ou pour gérer certaines transition. Il y a parfois quelques dialogues palpitants, mais c’est vraiment en fonction de l’ouvrage. Contrairement aux feuilletons radios, dans la plupart des cas, la lecture d’un livre audio se fait à une seule voix. Du même coup, le rôle du narrateur est central. Ce dernier transmet mot pour mot ce qui est écrit dans un livre. Il ne peut se permettre de changer l’écriture. En faisant cela, il dénaturerait l’œuvre et ce n’est pas le but souhaité. Le texte doit être respecté à la lettre.
Autre conséquence, l’expérience n’est immersive que si l’auteur est talentueux. Les mots, les phrases, les vers, les rimes, les ponctuations, les tournures tout cela prend une autre dimension dans un livre audio. La voix du narrateur est en charge de faire découvrir l’œuvre. Il ne faut donc pas simplement connaître la lecture pour faire un bon lecteur, il faut aussi savoir jouer et sentir le texte. Sous-joué, surjoué, mal joué et l’on passe à côté. Quand on prétend s’attaquer à des monuments de la littérature, savoir où l’on met les pieds est d’autant plus crucial.
Ecrivains et lecteurs face au livre audio
Un bon écrivain n’est pas nécessairement un bon narrateur. Disons que les deux talents ne sont pas nécessairement corrélés même si un bon écrivain, sans aucun sens du rythme, est aussi une rareté. La plupart du temps, l’auteur requiert donc à la collaboration de prête voix pour transposer ses écrits vers d’autres médias. Les talents ne manquent pas dans ce domaine. Il y a même des personnes qui font cela gratuitement. Ce sont des lecteurs passionnés, des fans, des bénévoles. C’est leur façon à eux de remercier l’auteur de l’œuvre qui les a marqués à vie. Au vue de l’ampleur de l’offres, on trouve aussi des livres audios lus par leurs auteurs. Il ne faut donc pas généraliser.
Généralement, le livre audio est un bon moyen de faire la promotion d’un écrivain ou de son ouvrage. Si ce format permet de toucher d’autres publics, les droits d’auteurs sont aussi en question. Quand l’ouvrage n’est pas dans le domaine public et se trouve mis gratuitement en ligne par un tiers sur des plateformes de type youtube ou autres, il faut toujours se demander à qui profite le crime.. Bien sûr, si tout est fait dans les règles de l’art, du droit et du commerce, tout le monde y trouve son compte.